Initiation au vin

La dégustation du vin, ressemble à l’approche, à la rencontre d’un paysage. Tout d’abord notre vue le jauge, puis nous pouvons en sentir les parfums et enfin le toucher.

Le voir :

Au premier regard, au-delà de sa couleur ou des indices de son âge, le vin doit nous attirer  par sa limpidité, sa brillance, son éclat et l’intensité de sa teinte.

Qui pourrait avoir envie de boire un vin trouble, terne, sans tenue  ni profondeur ?

Le sentir :

A l’ouverture de la bouteille, les arômes du vin s’en échappent et commencent à nous raconter son histoire.

Souvent, au début, le vin se plaint d’avoir été séquestré et nous lance des arômes de renfermé, de « réduit ». Puis, petit à petit,  au contact de  l’air, il va s’ouvrir et livrer à notre nez un kaléidoscope fait de bribes de sa vie : de son paysage, de sa vigne, de ses traditions…de son terroir.

Il nous parle en langage de fruits, fleurs, pâtisseries, chocolat, épices, forêt… et bien d’autres encore.

Les vins puissants percutent nos sens dans un carambolage d’arômes qui s’imbriquent, se juxtaposent, se recomposent et se fondent.

Les vins plus fins délient et délivrent des touches délicates dont, parfois, la longueur peut surprendre.

Cette profusion d’odeurs peut ressembler à un magma confus et laisser perplexe les non initié(es).

Il faut prendre son temps et se méfier des beaux parleurs ! Certains vins peuvent, de prime abord,  se montrer très séduisants, riches en arômes et pleins de belles promesses mais s’avérer, au fond, tellement superficiels: insipides et inconsistants.

Parfois le vin se tait, réticent et  « fermé ». Il faut alors faire preuve  de patience et attendre son bon vouloir à moins qu’il ne soit trop jeune pour pouvoir s’exprimer.

Lorsque, malgré beaucoup de patience, il reste définitivement muet, c’est qu’il n’a plus (ou n’a jamais eu) rien à dire…

Le toucher :

Nous le savons, ce n’est pas en l’effleurant du bout des doigts que l’on peut  apprécier la nature d’une étoffe. On la froisse, on la pétrit pour la « sentir » avec la main.

Eh bien pour le vin c’est la même chose, ce n’est pas du bout des lèvres, l’air crispé et…les sens pétrifiés que l’on peut  en ressentir l’onctuosité, la souplesse ou la fermeté.

Il ne s’agit pas cependant de plonger ses doigts dans le verre mais de prendre une gorgée de vin que l’on garde en bouche, que l’on  « mâche » longuement.

La bouche agit comme une main, un outil tactile,  elle ressent la chaleur de l’alcool, la texture et la structure du vin. Les «doigts du goût » que sont nos papilles gustatives touchent les saveurs (sucré, acide, salé, amer) et nous en dessinent l’équilibre.

Enfin, la bouche vide, le souvenir du vin se savoure encore et sa durée, sa persistance, nous dévoile le sillage que seuls de beaux vins savent égrener.

La dégustation d’un très bon vin vous « transporte ».  Elle permet de le mettre en scène, d’en figurer le décor, la trame, les actes et le dénouement. Alors le vin vous enrobe, vous enveloppe et vous plonge dans un tissage aux multiples combinaisons de textures, d’arômes et de saveurs d’une infinie longueur.

Si l’œnologie vous intéresse, n’hésitez pas à vous renseigner pour apprendre !